Je ne me suis jamais autant senti seule que lorsque j’étais en mode protection.
J’avais peur d’être rejeté, d’être exclu, d’être ridiculisé, d’être humiliée. J’avais peut d’être trahie, qu’on profite de moi, qu’on utilise mes forces et mes faiblesses pour me manipuler. Donc je gardais tout le monde à une distance sécuritaire de moi.
Le plus étrange, c’est que je n’avais même pas vécu toutes ces blessures qui me faisaient peur et dont je me protégeais. C’était de la prévention. De la grosse prévention. Exagérée. Non-nécessaire. Et douloureuse.
Je me souviens, il y a 20-25 ans, me répéter comme un mantra dans la tête « Tu ne me connaitras pas » toutes les fois que je rencontrais une nouvelle personne. En arrière, pas loin, il y avait « Tu ne m’auras pas » qui faisait écho. J’étais vraiment beaucoup sur mes gardes.
Et ça ne m’a pas empêché des blessures. Et ça empêcher de belles relations sincères, bienveillantes et réciproques. Comment savoir que ça empêché de telles relations?
Parce que, quand j’ai lâché prise et que je me suis dévoilé au grand jour, devant tout l’monde, tout l’temps, étant exactement ce que je suis, eh bien, j’ai découvert des personnes qui m’aimaient telle que je suis, qui ne cherchaient pas à me blesser et avec qui j’ai pu construire des relations sincères, bienveillantes et réciproques.
Et bien entendu, j’ai été blessée aussi. Mais c’était beaucoup moins souffrant que lorsque je me blessais moi-même en me cachant et lorsque j’empêchais tout de m’atteindre, même le doux, le bon, le beau.
Être soi, tout l’monde parle de ça. C’est à la mode. Ça l’air facile. Mais très honnêtement, c’est une des choses les plus difficiles, les plus confrontantes et les plus précieuses que je fais le choix d’être à tous les jours de ma vie. C’est un choix à refaire TOUS LES JOURS!
L’instinct de protection, l’instinct de survie est fort. « Est-ce que j’le dis? », « Est-ce que j’le fais? », « Est-ce que j’en parle? », « Est-ce que je laisse libre cours au rayonnement de mes forces? », « Est-ce que j’le cache? », « Est-ce que j’ouvre cette porte? », « Est-ce que je montre cette partie de moi dont je ne suis pas fière? », « Est-ce que je devrais parler de cette pratique, est-ce que je ne devrais pas parler de cette croyance qui guide ma vie? » , « Est-ce que j’en dis trop, pas assez…? » … Tous les jours. La vie me fait faire le choix à nouveau.
Et tous les jours, je me répète, dans ma tête comme un mantra : « Je suis » et je ressens automatiquement tellement d’amour dans ces mots. Et puis, j’me dis « Oui, je devrais. Je suis .. et y’a pas de hasard. Go. Je suis Moi». Des fois j’ai peur, et j’le dis pareil. J’le fais pareil.
Et vous savez quoi?
On m’écrit en privé, pour me remercier d’avoir ouvert une porte. D’avoir osé. D’avoir dit, fait, être qui je suis. Souvent ces messages sont en privé. Je comprends parfaitement. On commence par être soi avec une personne, puis deux, puis trois. Doucement, on teste les eaux. On se trempe la grosse orteil 😉
Puis, je vois ces personnes s’ouvrir, se déployer et un jour, affirmer publiquement, en parole, dans une publication, dans une image, qui ils sont! Et mon cœur bat un ti-peu plus vite et j’ai les yeux humides. Parce que je sais que c’est difficile. Et que c’est le premier pas vers vivre une vie qui nous ressemble, enfin <3
Courage (à vous, à moi!)
Je nous aime!
Où en es-tu dans ton processus de déploiement personnel?
J’ai hâte de vous lire!
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