Reconnaître ses signaux

Stress, Angoisse, Signaux, Vivre à coup de coeur

La détresse est un processus. Souvent, ça commence de façon bien insidieuse … Une préoccupation, un stress, une pression qu’on se met sur les épaules à un certain moment, qui était prévu de façon temporaire mais qui reste-là, qui nous colle à la peau telle un manteau qui semble nous protéger du tourbillon environnant. Cette pression est bien pour un moment, car elle reste sur nos épaules comme un manteau et nous réconforte avec sa chaleur, nous stimule et motive à avancer et à continuer, coûte que coûte. Cependant, il vient un temps où cette pression qui reste sur nos épaules devient lourde, trop lourde à porter. Elle devient alors un obstacle, un boulet qui nous empêche de fonctionner sainement. C’est alors que ce qui a commencé comme une protection et un motivateur est devenu un fardeau.

Avant la crise, avant la détresse, il y a des signaux d’alarme. Ces signaux peuvent être subtils ou moins subtils. Il y a certains signaux que l’on remarque et d’autres qu’on ne voit pas. Chaque personne ayant une personnalité et une physionomie différente, nos signaux diffèrent les uns des autres. En plus, ce n’est pas toutes les personnes qui réagissent de la même façon au stress. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de solution miracle et il n’y a pas de recette magique. Ce qu’il y a, par contre, c’est un outil incroyable, une arme redoutable contre le stress que tout le monde possède, s’il veut l’utiliser: il s’agit de la connaissance de soi.

Pour être utile, la connaissance de soi exige qu’on soit honnête envers soi-même. Pour ma part, le premier constat que j’ai fait (et qui est toujours d’actualité!), c’est que j’ai tendance à m’en demander beaucoup. Il est clair que je suis beaucoup trop exigeante envers moi-même. Je ne m’accorde que difficilement la patience et la compassion que j’accorde si facilement aux autres. Je pardonne aux autres beaucoup plus facilement que je me pardonne moi-même. Je répète, avec amour et compassion à qui veut bien l’entendre, de se donner du temps, de s’accorder le droit à l’erreur, que de faire son possible c’est déjà beaucoup. Mais moi? Moi, je dois tout faire parfaitement tout de suite, et je dois tout savoir, ne pas avoir de questions et être au-dessus de mes affaires aussitôt. La pression, j’en connais quelque chose et le pire, c’est que c’est moi-même qui me l’impose!

Je me mets encore beaucoup de pression, mais beaucoup moins qu’avant! Qu’est-ce qui a changé?

Plusieurs petites et grandes choses ont une influence sur notre perception et sur notre façon de vivre au cours des années. Par exemple, j’ai fait un burn-out professionnel au début de la vingtaine. J’ai travaillé à la DPJ pendant 4 ans, et j’étais la personnification du type « Sauveur ». Je ne me suis pas manquée, je me suis brûlée d’aplomb. Pendant les mois que j’ai passé à m’en remettre, à la maison, j’ai appris à ralentir, à m’écouter, à me donner le temps de grandir et de vivre à travers les exigences et le sentiment d’impuissance. J’ai aussi décidé de revenir au milieu communautaire que j’ai tant aimé. Ensuite, j’ai rencontré celui qui deviendrait mon futur époux. Un homme âgé de 5 ans de plus que moi, du signe Poissons : bon caractère, lent, relax, détendu, bon vivant. Voilà une très bonne influence! J’ai appris à aimer les moments de détente, à les espérer, même à les planifier religieusement. J’ai appris que je ne pouvais que faire une chose à la fois et que je ne peux pas savoir tout de suite ce que je ne sais de toute évidence pas! J’ai commencé l’apprentissage qui consiste à me donner la compassion que je donne si facilement aux autres.

Plus récemment, d’octobre 2015 à février 2016, j’ai été la proie d’intimidation et de harcèlement en milieu de travail. J’ai tout (trop) donné, j’ai tout (trop) essayé, j’ai fait mon possible pour rectifier la situation. Il y a eu un moment où j’ai cru me revoir il y a 20 ans : épuisée, déçue, démolie. Par chance que je m’y suis vu, car j’ai eu le courage de quitter et de ne pas me rendre au bout du rouleau. Ça été une autre occasion d’apprendre à me connaître, pour mieux reconnaître mes signaux d’alarme et puis agir en conséquence. Si vous regardez en arrière, voyez-vous vos signaux d’alarme personnels? Y voyez-vous vos signes précurseurs à la détresse?

Les signaux d’alarme peuvent être différents pour différentes personnes. Cela peut être une grande fatigue, une baisse marquée d’énergie, des remises en questions incessantes et le doute de soi pour une personne qui est habituellement confiante. Mangez-vous trop, ou plus du tout? Somatisez-vous des bobos ayant aucun lien avec une cause concrète? Attrapez-vous des virus alors que vous n’attrapez jamais les petits malaises qui passent? N’avez-vous plus d’intérêt pour toutes les choses qui vous intéressent habituellement? Tout cela survient tranquillement, insidieusement. C’est pourquoi il est d’autant plus important de bien se connaître et d’observer nos signaux. De faire un bilan, de prendre le temps de se faire un checkup à soi, de temps à autre afin de mieux agir en conséquence, ensuite.

Finalement, on ne peut pas vivre à l’écart de tout stress, ni vivre sans pression ou obstacle. Mais on peut utiliser cette connaissance de soi pour mieux repérer notre état réel, et l’utiliser pour se donner le droit d’agir en conséquence et ainsi protéger notre bien-être. S’accorder la même douceur, gentillesse et compassion qu’on accorde aux autres est un si beau cadeau, si on peut apprendre à se l’offrir. C’est le travail d’une vie! Et je suis en route

Connais-tu tes propres signaux de détresse?
Es-tu en mesure de faire de la prévention ou te rends-tu compte que ça ne va pas quand ne va plus?

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