Le sauveur, la victime et le bourreau

Sauveur Victime Bourreau

Le sauveur, la victime et le bourreau

On parle souvent des pervers narcissiques et des ravages qu’ils font dans la vie des gens qui gravitent autour d’eux. Pourtant, une autre dynamique, aussi néfaste que la présence d’un PN dans sa vie, peut faire tout autant de dégâts : c’est la dynamique relationnelle Sauveur – Victime – Bourreau. Cette dynamique est explorée de A à Z dans certains des ateliers que j’offre. Ici, j’en fais un fier résumé.

Afin de bien percevoir la mise en scène impliquant ces personnages, vous trouverez ci-dessous quelques définitions tirées du site Internet : www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition

Définition « Sauveur »: Une personne dont les actions ou le comportement permettent de résoudre une difficulté ou une situation compliquée et qui apparaît aux yeux d’autres personnes comme l’élément déclencheur de la résolution du problème.

Définition « Victime »: Personne qui subit un préjudice. Personne offerte en sacrifice.

Définition « Bourreau »: Personne chargée de mettre à mort les condamnés. Personne cruelle.

Voici maintenant l’intention derrière les paroles et gestes de chacun des 3 rôles.

Sauveur: « J’essai de t’aider », « Dis-moi ce qui ne va pas? », « Je peux le faire pour toi, si tu veux »; “Je serai toujours là pour toi”, « T’es pas chanceux, je peux t’aider », « T’es pas correct, je ne te laisserai pas faire »

Victime: « Pourquoi ça m’arrive? », « Pourquoi j’attire ce genre de personnes? », « J’ai fait mon possible et regarde ce que ça donne », “C’est toujours à moi que ça arrive”, « C’est toujours moi qui est laissé de côté »

Bourreau: « Regarde ce que tu m’as fait faire », « On sait bien, toi… », « C’est pas de ta faute, tu es.. », “Sans moi, tu ne serais rien”, « Tu ne me comprends pas, si tu m’aimais vraiment, tu … »

Premier constat? La plupart des gens, s’ils sont confrontés à choisir un rôle dans une situation où le triangle pourrait être activé, préféreront être le « Sauveur ». Ça semble gentil, noble, juste, irréprochable. Quelques-uns aiment bien être la victime. Oui, ça fait mal mais en même temps, ça attire l’aide des autres… Personne ne croit être le bourreau. Ce ne serait pas gentil. Ça semble méchant.

Deuxième constat? Souvent, nous avons un rôle prédominant. C’est un réflexe purement instinctif, un trait de personnalité dominant qui ressort spontanément lors de certaines situations de stress, de peur ou de conflit. Il peut s’agir d’un confort naturel plus ou moins marqué lorsqu’on agit du type « Sauveur », « Victime » ou « bourreau ». L’observation et la connaissance de soi peut aider à trouver notre rôle prédominant afin de ne pas le subir.

Troisième constat? En fait, au lieu d’un constat, il s’agit plutôt d’une mauvaise nouvelle. Peu importe le rôle que l’on préfère, la réalité c’est que nous jouons tous les trois rôles, et ce, même plusieurs fois par jour! Personne n’est TOUJOURS Sauveur, TOUJOURS Victime ou TOUJOURS Bourreau. Personne n’est JAMAIS Sauveur, JAMAIS Victime et JAMAIS Bourreau.

De quelle façon les 3 rôles sont-ils activés? C’est bien simple.

1) Appât + Point faible
2) Mordre (ou pas) à l’hameçon
3) Activation du triangle!

Exemple d’une situation où les 3 rôles sont activés:

L’appât touchera toujours à l’un de vos points faibles, à une vulnérabilité. Le rôle du premier joueur dépendra de la nature de son appât: « je suis débordé, je n’y arriverai pas seul », « tu ne sais pas t’y prendre, tu es toujours débordé » ou « tu as l’air débordé, laisse-moi t’aider » – je vous laisse le soin de déterminer lequel des 3 rôles affirme lequel de ces énoncés en appât 😉

Le premier joueur ayant lancé l’appât, les interlocuteurs qui réagissent choisiront leur coin du triangle selon la façon dont ils se sentent et ils répondront en conséquence. Parfois, si on ne mord pas à l’hameçon, le triangle ne sera pas enclenché. Si on mord à l’hameçon, on assistera à l’activation du triangle « Sauveur », « Victime », « Bourreau »!

Maintenant, est-il possible d’échapper à ce « triangle infernal » ?

C’est possible, oui. Mais cela prend beaucoup d’introspection, afin de se connaître et de reconnaître nos rôles prédominants. De plus, même si nous sommes très conscients de nos mécanismes personnels et que nous n’initions pas de facettes de ce triangle, il se peut très bien que nous soyons pris au piège par le biais des gens dans notre environnement. Pour arriver à ne pas se faire prendre au jeu, cela prend du discernement, un sang-froid et une maturité émotionnelle énorme. Bref, les personnes qui ne s’y laissent jamais prendre sont très rares. On peut cependant apprendre à moins s’insérer dans ces communications et relations malsaines. 

Un moyen pour améliorer la communication et la satisfaction dans nos relations est d’apprendre à repérer le rôle que nous jouons dans nos relations. De même, il est utile d’apprendre à repérer le rôle habituel de nos proches, afin d’éviter d’initier ou d’activer un triangle.

Comment se sortir d’un triangle infernal?

La première étape est essentielle: Dès que l’on soupçonne un message caché, dès que l’on perçoit un hameçon, il faut poser des questions et vérifier notre perception. « Que veux-tu dire? » , « Quelles sont tes attentes? ». Ces questions peuvent faire cesser le jeu, afin que l’activation du triangle « Sauveur », « Victime », « Bourreau » n’ait pas lieu cette fois!

Cependant, si vous vous retrouvez systématiquement pris au piège, ou que bien malgré vous, vous piégez sans arrêt votre entourage, il peut être utile d’en parler à un intervenant en qui vous avez confiance. Celui-ci pourra vous aider à développer votre estime de soi, vous donnera des trucs pour favoriser vos capacités d’affirmation personnel et vous pourrez pratiquer la communication consciente.

 

Le triangle infernal nécessite trois joueurs. Il ne peut pas exister sans la participation de chacun des rôles. Lorsque le triangle est activé, l’expérience est épuisante. L’effort exigé pour se retirer de situations « d’hameçonnage » est immense. Mais il en vaut sûrement l’effort car lorsque le jeu est évité, il y survient un sentiment de paix dans notre vie et dans nos relations. Ensuite, même si des hameçons apparaissent, nous ne sommes pas obligé de jouer 😉 Si vous ne jouez pas, le triangle n’a pas lieu.

2 réflexions sur “Le sauveur, la victime et le bourreau”

  1. merci pour cet article.
    il est vrai que chacun de nous occupe les 3 rôles. le plus dur est de l’assumer

    1. Ça me fait plaisir! C’est vrai que le plus dur c’est de l’assumer … en même temps, le fait de l’assumer est un premier pas vers la conscience de soi et de quand on réagit selon un de ces trois modes. Ça devient plus facile de changer nos habitudes relationnelles quand on en est conscient 🙂

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